Accompagnées d’une Noticebiographique & bibliographique, de Variantes,de Notes, d’un Glossaire & d’un Index
Par
E. COURBET
PARIS
ALPHONSE LEMERRE, ÉDITEUR
31, PASSAGE CHOISEUL, 31
M. DCCC. LXXV
-i-
Le plan de cette nouvelle édition nediffère pas de celui qui a été adoptépour le Regnier de la Petite bibliothèquelittéraire. Les poésies publiéesdu vivant de l’auteur & lesœuvres posthumes forment logiquementdeux parties distinctes. Pour la première, l’éditionde 1613 doit servir de cadre. Bien qu’elle offrede mauvaises variantes, d’inexplicables lacunes & unepièce d’une authenticité douteuse, elle a été donnéepar un ami de Regnier immédiatement après la mortdu poëte, & elle contient des morceaux qui lui assurentune importance exceptionnelle.
Pour l’établissement du texte, on se sert habituellementaussi de l’édition de 1613, en corrigeant lesfautes à l’aide des éditions antérieures. Ce procédélaisse subsister beaucoup d’imperfections de détail. Il a-ii-semblé préférable de reproduire dans leur intégrité lessatires de Regnier, telles qu’elles ont paru pour la premièrefois, sauf à relever exactement dans les notes lesvariantes les plus caractéristiques. Cette méthode aproduit de bons résultats & il suffira d’un exemplepour en justifier l’adoption. Ainsi le vers,
devenu, par une méprise de l’éditeur de 1613,
reprend dans le texte de Regnier la place qui lui doitêtre rendue, & une variante obscure, trop longtempssubstituée à la leçon originale, rentre dans les notes oùelle vient s’ajouter aux errata de 1613.
Les pièces qui font suite au Discours au Roy ont étépubliées du vivant de Regnier. Elles ont paru dansdeux recueils très-différents : les Muses gaillardes(1609), & le Temple d’Apollon (1611). Les premièressont demeurées anonymes jusqu’à la publication duCabinet satyrique (1618), & les autres portent la signaturede Regnier. Il était donc convenable de les rattacherdans leur forme primitive à l’œuvre principaledu poëte.
La deuxième partie des poésies de Regnier a étéconstituée à l’aide des pièces empruntées aux éditionsdes Elzeviers (1652), de Brossette (1729) & de Viollet-le-Duc(1822). Les épigrammes qui suivent ont été-iii-tirées, soit d’Anthologies satiriques des premières annéesdu XVIIe siècle, soit des manuscrits de l’Arsenal& de la Bibliothèque Richelieu. Comme on le voit ici,l’ordre des pièces est donné par la date d’accession àl’œuvre de Regnier, & non par la date de la piècemême. Ce dernier mode de classement aurait eu poureffet de placer des épigrammes sans importance avantdes poëmes d’une incontestable valeur.
On remarquera toutefois qu’en tête des morceaux dusaux Elzeviers, f