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LES PEINTRES
PROVENÇAUX
ANDRÉ GOUIRAND
LOUBON ET SON TEMPS
AIGUIER—RICARD—MONTICELLI
PAUL GUIGOU
DEUXIÈME ÉDITION
PARIS
SOCIÉTÉ D'ÉDITIONS LITTÉRAIRES ET ARTISTIQUES
Librairie Paul Ollendorff
50, CHAUSSÉE D'ANTIN, 50
1901
Tous droits réservés.
LES
PEINTRES PROVENÇAUX
Il faut cultiver notre jardin.
(Voltaire.)
A l'Exposition centennale de l'art français, les peintres provençauxremportaient, l'an dernier, des avantages marqués, même triomphaux, dansla glorieuse bataille artistique qui se livrait aux murs des sallesdu Grand Palais, entre les meilleurs ouvriers picturaux du sièclefinissant. On fut surpris de la science d'un paysagiste animaliercomme Loubon; beaucoup crurent découvrir pour la première fois, avecune admiration étonnée, l'intimité profonde des subjectifs portraitsde Gustave Ricard, bien que ce peintre fût depuis longtemps au Louvre;l'art sincère et fort du paysagiste Paul Guigou arrêta au passage lacritique et la foule; enfin, quelques toiles de Monticelli suscitèrentde la curiosité enthousiaste. Ce fut comme une révélation.
Est-elle due, cette révélation tardive, à l'absence des œuvres de cesartistes provençaux—Ricard à part—de nos musées nationaux du Louvre etdu Luxembourg[1]? D'où [2] viennent ce long silence et ce pesant oubli?Enfin, que leur manqua-t-il, à ces admirables peintres, pour acquérir lagloire méritée?
[1] L'État a acquis depuis le Paysage de Provence de PaulGuigou qui était exposé à la Centennale. Ce tableau est en ce moment auMusée Galliera pour aller plus tard au Louvre.
Rien, certes! Mais ils eurent le tort de vivre, de travailler et demourir en Provence, dans leur pays natal; où ils trouvèrent, du reste,les sources de leur meilleure inspiration.
La Provence—comme d'ailleurs toute la province, grâce au systèmecentralisateur qui étreint, paralyse et tue la France—a toujours tort;et l'Art, lui, est