AU BORD
DU
DÉSERT

PAR
JEAN AICARD

L’AME ARABE (A PIERRE LOTI)
IMPRESSIONS
SOUVENIRS
LÉGENDES ARABES
LA PÉTITION DE L’ARABE

DEUXIÈME ÉDITION

PARIS
PAUL OLLENDORPFF, ÉDITEUR
28 bis, RUE DE RICHELIEU, 28 bis

1888
Tous droits réservés.

ŒUVRES DE JEAN AICARD

POÉSIE

  • Les Jeunes Croyances.
  • Les Rébellions. Les Apaisements.
  • Poèmes de Provence.
  • Miette et Nohé.
  • Le Dieu dans l’Homme.
  • L’Éternel Cantique.
  • Lamartine.
  • Visite en Hollande.
  • Le Livre des Petits.
  • La Chanson de l’Enfant.
  • Le Livre d’heures de l’Amour.

THÉATRE

  • Othello, drame en cinq actes en vers.
  • Smilis, drame en quatre actes en prose, représenté à la Comédie-Française.
  • Au clair de la lune, un acte en vers.
  • Pygmalion, un acte en vers.
  • Mascarille, à-propos en vers.
  • La comédie française à londres.
  • La comédie française à Alexandre Dumas.

CRITIQUE

  • La Vénus de Milo.

Pour paraître prochainement :

  • Don Juan (XIXe Siècle), poème dramatique en cinq actes.
  • Papillons Nihilistes.

IL A ÉTÉ TIRÉ A PART

2 exemplaires sur papier impérial du Japon.
5 exemplaires sur Hollande numérotés à la presse (1 à 5).

L’AME ARABE

A PIERRE LOTI

Ce que j’ai fait en Algérie, ô Loti, c’est à vous queje le veux conter, parce que vous avez une âme, uneâme qui va loin sous les choses, qui lit le verbe entreles lignes ; parce que dans vos yeux vagues la viemême incomprise se reflète approfondie et conçue ;parce que vous êtes un poète et que moi, n’ayant rienà vous apprendre, je suis sûr d’être deviné par vous.


Je suis allé dans ce pays qui vous charme, d’abordpour changer de place ; pour monter à cheval en quittantun bateau ; pour voir d’autres visages que celuide nos concierges parisiens ; pour acheter, à Biskra,d’un marchand toulonnais, une musette en poil dechameau et un faux poignard touaregs que m’ontvolés, à Biskra même, des garçons de café parfaitementeuropéens ; pour m’affubler d’un chapeau depalme grand comme un parasol et brodé de lainerouge ; pour inaugurer un chemin de fer ; pour offrirà Tunis la première conférence française qui y ait étéfaite : pour voir Barka danser, un peu niaisement, ladanse du ventre, qui ne vaut pas la danse du sabredansée par des hommes ; pour causer, au bord dudésert, avec trois ministres et quelque cent députés ;pour trouver vilaines les juives boursouflées de Tunis,et magnifique l’hospitalité des Tunisiens ; pour effray

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