Au lecteur:

L'orthographe d'origine a été conservée, mais quelques erreurstypographiques évidentes ont été corrigées.

Pour voir ces corrections, faites glisser votre souris, sans cliquer,sur un mot souligné en pointillés gris et le texte d'origine apparaîtra.La liste de ces corrections se trouve à la fin du texte.

Une table des matières a été ajoutée.

LES
BELLES-DE-NUIT.


IMPRIMERIE DE G. STAPLEAUX.

LES
BELLES-DE-NUIT

OU

LES ANGES DE LA FAMILLE

PAR

Paul Féval.

BRUXELLES.

MELINE, CANS ET Cie, LIBRAIRES-ÉDITEURS.

LIVOURNE.
MÊME MAISON.

LEIPZIG.
J. P. MELINE.


1850

PREMIÈRE PARTIE.
LE DÉRIS.

I
LE MOUTON COURONNÉ.

En 1817, la principale auberge de la ville de Redon était située sur leport et avait pour enseigne un bélier noir, coiffé d'une auréole.

On connaissait le Mouton couronné à Rennes, à Vannes et jusqu'àNantes; bon logis à pied et à cheval, tenu par le père Géraud, anciencuisinier au long cours.

Redon est une cité de trois mille âmes, assise sur les confins de laLoire-Inférieure et de l'Ille-et-Vilaine, au bord même de la rivièrequi 2 donne son nom à ce dernier département. Malgré son nom romain,elle renferme peu de monuments remarquables, et la maison de maîtreGéraud, portant six fenêtres de façade, rivalisait avec les édificesaffectés aux plus illustres destinations; c'était bâti en bonnespierres comme la sous-préfecture, et grand comme la gendarmerie.

Devant la maison et au delà de l'étroite bande du quai, la Vilaineroulait ses eaux marneuses et saumâtres; à marée haute, les petitsnavires caboteurs venaient jusque sous les fenêtres de l'auberge.

Les samedis au soir ou les jours de marché, vous eussiez eu de la peineà trouver une petite place dans l'établissement de maître Géraud. Ilavait la triple clientèle des marins du port, des métayers et desgentilshommes. Bien souvent, quand toutes les chambres étaient pleines,la chaude et vaste cuisine servait de dortoir à un bataillon serré dematelots et de marchands de bœufs.

Aussi le père Géraud faisait-il d'excellentes affaires. Bien qu'il fûtvieux déjà, les demoiselles du petit commerce de Redon supputaientparfois, dans leurs rêves, la somme probable de ses économies. Mais lepère Géraud semblait ennemi du mariage, et comme il n'avait point deparents, 3 chacun se demandait à qui profiteraient, un jour venant,ses honnêtes et rondes épargnes.

On était au milie

...

BU KİTABI OKUMAK İÇİN ÜYE OLUN VEYA GİRİŞ YAPIN!


Sitemize Üyelik ÜCRETSİZDİR!