LETTRES
DE
MME DE SÉVIGNÉ.
PARIS,
TYPOGRAPHIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, RUE JACOB, 56
PRÉCÉDÉES D'UNE NOTICE SUR SA VIE
ET DU TRAITÉ SUR LE STYLE ÉPISTOLAIRE
DE MADAME DE SÉVIGNÉ,
PAR M. SUARD,
SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE.
PARIS,
LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRERES,
IMPRIMEURS DE L'INSTITUT,
RUE JACOB, 56.
1846.
Il existe plusieurs recueils contenant un choix des lettres de madame deSévigné. Le plus remarquable est celui que madame Tastu a publié en1841. Celui que nous donnons, contiendra 101 lettres de plus que cerecueil fait avec le goût qu'on devait attendre de madame Tastu. Ceslettres, qui ne se trouvent point dans son édition, sont extraites, soitdu choix donné par M. de Monmerqué[1], soit du choix moral, publié en1824[2], soit enfin du recueil complet de ses lettres, publiées par M.de Monmerqué, à qui nous devons la meilleure édition du texte et dontles notes si instructives sont le résultat d'une immense lecture.
Parmi les additions que nous avons faites, on remarquera, dès lecommencement, vingt lettres relatives au procès de Fouquet; ellesoffrent un vif intérêt, et elles sont aussi remarquables par le styleque par le sujet qu'elles traitent.
Nous pouvons affirmer que quiconque lira avec soin ce recueil, connaîtratout ce que la correspondance de madame de Sévigné offre de plussaillant en ce qui concerne ses affections maternelles, et de plusinstructif, sous le rapport des mœurs et de l'histoire du temps. Maisil y aura toujours avantage et plaisir à lire en entier cette vastecorrespondance, que chacun cependant trouve encore trop courte, tantl'intérêt et le naturel du style en font oublier l'étendue au lecteur,charmé de se trouver initié à ce que l'âme et l'esprit de madame deSévigné ont de plus intime, et à tous les secrets détails de cetteépoque, qui sera toujours le grand siècle de la France.
Entre tous les ouvrages qui ont été écrits sur madame de Sévigné et surson siècle, il n'en est aucun dont la lecture soit plus agréable et quireprésente mieux l'état de la société à cette époque que celui que vientde publier M. Walckenaer, secrétaire perpétuel de l'Académie desinscriptions et belles-lettres. Au charme du st