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CONSIDERATIONS
POLITIQUES
SUR LES
COUPS D’ESTAT.

Par Gabriel Naudé, Parisien.

Sur la Copie de Rome.

M DC LXVII.

AU LECTEUR.

Ce livre n’ayant esté composé que pour la satisfactiond’un particulier, on n’en fit imprimerque 12 exemplaires, qui n’ont paru que dansfort peu de Cabinets où ils ont toujours tenu le premierrang entre les pieces curieuses ; mais comme lehazard m’en a donné une copie, j’ay cru que jen’obligerois pas peu le public en luy donnant un thresorqui n’estoit possedé que de fort peu de personnes ;cela joint au merite de l’auteur & à celuy de l’ouvrage,à qui on faisoit tort de ne les pas faire connoistre,m’ont obligé à le mettre sous la presse, &à inserer à la fin de chaque page la traduction Françoisedes citations Greques, Latines & Italiennesqui sont dans le corps du livre, afin de faire connoistrele merite de l’œuvre à plus de personnes, & donnerau livre la seule perfection qui sembloit y manquer ;ceux qui le liront admireront ce Traité & me sçaurontbon gré de leur avoir fait part d’une piece sirare. Adieu.

Ce livre n’a pas esté composé pourplaire à tout le monde, si l’Auteur eneust eu le dessein, il ne l’auroit pas écrit dustile de Montagne & de Charon, dont il sçaitbien que beaucoup de personnes serebuttent à cause du grand nombre des citationsLatines. Mais comme il ne s’estmis à le faire que par obeïssance, il a estéobligé de coucher sur le papier les mêmesdiscours, & de rapporter les mêmes autoritezdont il s’estoit servy en parlant à son Eminence.Aussi n’est-ce pas pour rendrecet ouvrage public qu’il a esté mis sous lapresse ; elle n’a roulé que par le commandement,& pour la satisfaction de ce grandPrelat, qui n’a ses lectures agréables quedans la facilité des livres imprimez : Etqui pour cette cause a voulu faire tirer unedouzaine d’exemplaires de celuy-cy, au lieudes copies manuscrites qu’il en faudroitfaire. Je sçay bien que ce nombre est troppetit pour permettre que ce livre soit veud’autant de personnes que le Prince de Balzac& le Ministre de Sillion. Mais commeles choses qu’il traitte sont beaucoup plusimportantes, il est aussi fort à proposqu’elles ne soient pas si communes. Et enun mot l’Auteur n’a eu autre but que la satisfactionde son Eminence, tant pourcomposer, que pour publier cet ouvrage.

A l’Auteur.

L’un s’émerveillera de vous voir en jeunesse
Déja tout posseder, ce que l’antiquité,
Se travaillant sans fin dans son infinité,
A peine a sceu tirer des Tresors de sagesse.
Un autre admirera l’heroïque hardiesse,
Dont voulant rétablir icy la liberté,
Vous combatés si bien contre la fausseté,
Même dedans la place où elle est la Maitresse.
Bref, dans vostre discours chacun admirera
Une diversité des merveilles qu’il a ;
Mais voicy celle-là qu’entre autres j’ay trouvée :
C’est que sçachant si bien le naturel des Grands,
Leur maxime & leurs Coups, vous soyez si long-temps
Resté dans une vie innocente & privée.

Jac. Bouchard, à Rome.

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