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LETTRES D’UN INNOCENT


Le Capitaine Alfred DREYFUS

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LETTRES

D’UN

I N N O C E N T

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Prix: 1 Franc
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PARIS
P.-V. STOCK, ÉDITEUR
8, 9, 10, 11, Galerie du Théâtre-Français, 8, 9, 10, 11

1898
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INTRODUCTION
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HISTOIRE D’UNE ERREUR JUDICIAIRE

PAR UN TÉMOIN DE LA VÉRITÉ

I

LES PIÈCES SECRÈTES

Il y a six mois à peine, on n’aurait pas trouvé cent personnes, enFrance, qui eussent osé élever la voix en faveur du capitaine Dreyfus.Aujourd’hui, c’est par centaines de mille que se comptent les partisansde la revision du procès de 1894 et, malgré vents et marées, leur nombreaugmente en une progression rapide.

D’où vient pourtant qu’une idée, qui a déjà vaincu tant de résistances,rencontre encore tant d’adversaires acharnés?

La raison en est simple. Les premiers ont connaissance des faits; lesseconds ne paraissent pas les soupçonner. Quand ces derniers serontédifiés à leur tour, c’est le pays tout entier qui sera conquis à lavérité.

Cette pénétration de la lumière est malheureusement ralentie par laconspiration du mensonge ou du silence, qui semble avoir été organisée{6}par une grande partie de la presse.

La plupart des journaux laissent leurs lecteurs dans l’ignorance absoluede ce qui pourrait les éclairer ou, s’ils leurs fournissent quelquesrenseignements, ils les tronquent et les dénaturent. Que la force del’évidence les contraigne à donner à leurs informations plusd’exactitude, et tous les malentendus qui nous divisent auront bientôtcessé.

C’est à hâter ce résultat que nous espérons travailler en leurenseignant ce qu’ils auront à raconter le jour où ils voudront biendevenir sincères.

Dreyfus a été IRRÉGULIÈREMENT condamné sur la production, après débatclos, de pièces secrètes.

Un premier fait est indéniable: c’est que Dreyfus a été condamné sur laproduction de pièces secrètes communiquées au Conseil de guerre après laclôture des débats.

Il suffit, pour l’établir, du silence gardé par le général Mercier, parle Ministre de la guerre, par les membres du Gouvernement, toutes lesfois qu’ils ont été appelés à s’expliquer sur ce point. Une négation deleur part eût suffi pour que la question ne leur fût plus posée; maisils n’ont pas voulu faire un aussi gros mensonge, ils se sont tus! Lerefus de s’expliquer, quand ils pouvaient parler, équivaut à un aveuformel.

Et comment, en effet, n’ayant pas le courage de reconnaître ouvertementl’illégalité commise, auraient-ils eu l’audace de la nier? On nes’expose pas à se faire donner les éclatants démentis qui se seraientélevés contre leur parole s’ils eussent essayé de répondre «non» quand{7}c’est un «oui» que la vérité commande.

Les témoins de ce «oui», désor

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