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LA
FEMME AFFRANCHIE

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Bruxelles.—Typ. de A. Lacroix, Van Meenen et Cie, imprimeurs-éditeurs.


LA
FEMME AFFRANCHIE


RÉPONSE A MM. MICHELET, PROUDHON, É. DE GIRARDIN, A. COMTE
ET AUX AUTRES NOVATEURS MODERNES

PAR MME JENNY P. D'HÉRICOURT


TOME II


BRUXELLES
A. LACROIX, VAN MEENEN ET Cie, ÉDITEURS
RUE DE LA PUTTERIE, 33

PARIS
CHEZ TOUS LES LIBRAIRES

1860
Tous droits réservés.

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DEUXIÈME PARTIE

Droit et Devoir; objections contre le Droit des Femmes;la Femme devant les mœurs et le Code civile.

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CHAPITRE PREMIER.
BASES ET FORMULES DES DROITS ET DES DEVOIRS.

I

Avant de dire quelle part de droit et de devoir nous réclamonspour la femme, nous avons à définir ces deux notions inséparablesqui se supposent, s'expliquent et se complètent.

Fille de mon siècle, élève des doctrines résumées par notreglorieuse Révolution, je n'irai pas chercher les sources du Droitet du Devoir dans le monde du Surnaturalisme. Non; je laisseaux derniers échos du monde ancien l'irrationnelle fantaisie d'employerleur argumentation, basée sur l'inconnu, à prouver quele Droit nous est octroyé, le Devoir imposé par un Dieu quelconque.

Je dis au contraire que l'un et l'autre ont en nous leur origine;qu'ils ressortent de l'ensemble de nos facultés, de notre destinée,des rapports nécessaires que nous soutenons avec nous-mêmes,avec nos semblables, avec la nature.

8Je dis que si l'origine, l'explication, la loi, la formule duDroit et du Devoir ne sont pas contenues dans ces faits et cesrapports, c'est que le Droit et le Devoir n'existent pas.

Mais c'est parce que je crois fermement qu'elles y sont contenues,que j'essaierai de les en dégager.

Il est temps enfin que se vulgarise cette vérité, précieuse etféconde, que nous avons des Droits et des Devoirs, indépendammentde toute doctrine religieuse.

Quoi! diront quelques personnes timorées, vous, une femme,vous osez éliminer Dieu des questions de Droit et de Devoir!...Ah! il ne vous manque plus que de répéter cette phraseimpie:

Dieu, c'est le mal!

Lecteur, c'est une pensée vraie, cachée sous une forme paradoxale.Dieu, dans son concept absolu, n'est pas le mal; maisl'humanité pense que Dieu sous sa face relative, Dieu formulépar notre intelligence, Dieu caché sous le symbole inventé parnous, de bien qu'il apparaissait à l'origine, devient le mal, lorsquel'humanité qui progresse, a dépassé en science et en moralitél'objet immobile de son ancienne adoration.

Demandez aux chrétiens des premiers siècles, héritiers de

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