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LOUIS DUMUR
PARIS
SOCIÉTÉ DV MERCVRE DE FRANCE
XV, RVE DE L'ÉCHAVDÉ-SAINT-GERMAIN, XV
M DCCC XCVI
LOUIS DUMUR
Pauline
ou
la liberté de l'amour
PARIS
SOCIÉTÉ DV MERCVRE DE FRANCE
XV, RVE DE L'ÉCHAVDÉ-SAINT-GERMAIN, XV
M DCCC XCVI
—Vous n'avez pas de cheveux qui tombent, Pauline?
La jeune femme était à sa toilette.
Elle se retourna vers son mari, qui la contemplait, et répondit ensouriant:
—Non, mon ami, cet accident ne m'est pas encore arrivé.
—C'est curieux: moi, je m'aperçois depuis quelque temps que jedeviens chauve.
Un silence, et Facial reprit:
—Quel âge avez-vous, Pauline?
—Ne le savez-vous pas? Vingt-neuf ans.
—C'est juste. Je ne sais pourquoi j'ai toujours dans l'esprit quevous avez trente ans. Oh! vous n'en avez pas l'air! Vous ne paraissezmême pas avoir vingt-neuf ans. Mais moi, je deviens vieux. J'ose àpeine me figurer que dans six mois j'aurai[6] quarante ans. Quaranteans! La moitié de la vie d'un octogénaire! Deviendrai-je octogénaire?Je l'espère: on vit longtemps dans ma famille. Et puis, je suis encoreplein de santé. Tu as connu Derollin? A quarante ans, c'était un hommefini. C'est qu'aussi personne ne s'est surmené comme lui. Il passaitles nuits, mangeait beaucoup, s'alcoolisait, n'avait aucune régularitéde travail. Il n'était pas marié, et changeait de maîtresse tropsouvent: c'est mauvais. Bref, il est mort avant-hier dans une maisonde santé; nous l'enterrons aujourd'hui. Ce pauvre Derollin! Ah! je mefélicite d'avoir été plus sage. Je n'ai point eu de