1840.




PRÉFACE AUX ENFANTS.

Dieu, lorsqu'il eut fait les hommes,chercha un adoucissement à leurs peines:il mit au monde l'amour maternel.

Depuis ce temps les enfans sont heureux;ils ont des mères pour veiller sureux, et pour les embrasser.

Étant petits, elles les soignent avecsollicitude, leur font des lits propres etdoux, leur apprennent à prier, à lire, età aimer. Elles les aiment tant, ces mères!Une d'elles, qui a bercé les siens en cherchantà les instruire par des leçons tendreset faciles, a rassemblé ces leçonspour tous les petits enfants, auxquels lessiens envoient des voeux, des baisers, et leurlivre qu'ils savent par coeur. Au revoirdans la vie, chers écoliers, courage!




SIMPLE PRIÈRE.

—Venez dire votre prière, monamour.

—Ne jouez pas avec vos mains jointes;

—Ne cherchez pas à vous enfuir, ni àsortir de mes genoux; car vous êtes devantDieu quand vous priez avec moi.

—Allons: il vous écoute.

—«Mon Dieu! étendez votre mainsur ma mère, afin qu'elle me conduise oùvous voulez que j'aille.

Je n'aurai jamais peur le soir dans lecorridor sans lumière, parce que je saisbien que vous y êtes avec moi; quand jetomberai, je ne crierai pas, car sauvé oublessé, c'est toujours dans vos bras quel'on tombe. Merci, mon Dieu, d'êtrepartout où je serai! cette pensée me donneradu courage, et je n'aurai d'autrecrainte que celle de vous déplaire.

Après avoir prié, je lèverai ma têtevers vous pour recevoir dans les rayonsdu jour les baisers que vous envoyez à vosenfants.

Bonsoir, mon Dieu! faites descendrela paix et le sommeil sur notre maison.C'est si doux de dormir comme les hirondellesdans leurs nids.»




L'ÉCOLIER.

Un tout petit enfant s'en allait à l'école.

On avait dit. Allez!... il tâchait d'obéir;

Mais son livre était lourd, il ne pouvait courir.

Il pleure et suit des yeux une abeille qui vole.

«Abeille, lui dit-il, voulez-vous me parler?

Moi, je vais à l'école: il faut apprendre à lire;

Mais le maître est tout noir, et je n'ose pas rire:

Voulez-vous rire, abeille, et m'apprendre á voler?»

«Non, dit-elle; j'arrive et je suis très-pressée.

J'avais froid; l'aquilon m'a long-temps oppressée:

Enfin, j'ai vu les fleurs, je redescends du ciel,

Et je vais commencer mon doux rayon de miel.

Voyez! j'en ai déjà puisé dans quatre roses;

Avant une heure encor nous en aurons d'écloses.

Vite, vite à la ruche! on ne rit pas toujours:

C'est pour faire le miel qu'on nous rends les beaux jours.»

Elle fuit et se perd sur la route embaumée.

Le frais lilas sortait d'un vieux mur entr'ouvert;

Il saluait l'aurore, et l'aurore charmée

Se montrait sans nuage et riait de l'hiver.

Une hirondelle passe: elle effleure la joue

Du petit nonchalant qui s'attriste et qui joue.

Et dans l'air suspendue, en redoublant sa voix,

Fait tressaillir l'écho qui dort au fond des bois.

«Oh! bonjour! dit l'enfant, qui se souvenait d'elle;

Je t'ai vue à l'automne; oh! bonjour, hirondelle.

Viens! tu portais bonheur à ma maison, et moi

Je voudrais du bo

...

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