A. R. DE LENS

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Derrière
les vieux murs
en ruines

Roman marocain


PARIS
CALMANN-LÉVY, ÉDITEURS
3, RUE AUBER, 3

1922

Prix: 6 fr. 75 c.


DERRIÈRE
LES VIEUX MURS EN RUINES



CALMANN-LÉVY, ÉDITEURS

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DU MÊME AUTEUR
Format in-18.
LE HAREM ENTR’OUVERT1 vol.
En préparation:
OUM EL GHIT OU L’OMBRE DU HAREM, roman.1 —
OUM EL GHIT OU LA CHOUETTE AU SOLEIL, roman1 —

Droits de traduction et de reproduction réservés
pour tous les pays.

Copyright 1922, by Calmann-Lévy.


A. R. DE LENS
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DERRIÈRE
LES VIEUX MURS
EN RUINES

ROMAN MAROCAIN


PARIS
CALMANN-LÉVY, ÉDITEURS
3, RUE AUBER, 3
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1922


A JEAN REVEILLAUD


{1}

DERRIÈRE
LES VIEUX MURS EN RUINES


20 novembre 1915.

De Meknès on ne voit d’abord que des remparts et des ruines.

Les remparts déroulent, durant des heures, une ceinture farouchederrière laquelle on ne devine rien.

Parfois un palmier incline sa tête au-dessus des murailles, un oliviergris surgit dans une crevasse, quelques figuiers s’agrippent entre lescailloux.

Il semble que l’on soit destiné, comme en un conte, à longerinlassablement une cité mystérieuse et morte...

Puis, sur la colline, apparaissent les ruines. Ce sont de très vieuxmurs aux tons fauves, des palais à demi détruits, dont quelques arcadesattestent encore les dimensions colossales; un{2} enchevêtrement deterrasses vétustes, de treilles, de logis abandonnés, de pierres qui netiennent plus et que la végétation envahit... Seuls des minaretsémaillés de vert, sveltes et luisants, dominent, intacts, l’immenseécroulement de la ville.

A cette heure tardive où nous arrivons, la chaîne du Zerhoun est revêtued’une brume violette, striée de grandes ombres bleues, et les ruines,subitement, se dorent, flamboient et s’éteignent avec le crépuscule,plus grises, plus tragiques d’avoir été si lumineuses il y a quelquesminutes à peine.

Le Chérif[1] nous a envoyé des esclaves et des mules. Un négrillon nousprécède à travers les ruelles qui se croisent, se multiplient,s’engouffrent sous des voûtes aux ténèbres profondes. Puis ellesreviennent à la faible lueur nocturne, pour nous mieux révéler l’infinievieillesse et la mélancolie des bâtisses qui s’effondrent.

Combien de temps devrons-nous circuler dans cet impressionnant dédale,où les rares passants, enveloppés de leurs burnous, semblent desfantômes? Ils glissent le long des murs, sans plus de bruit que le halode leurs lanternes, dont les sautillements jaunâtres exécutent une dansede feux follets.

Le ruelle se resserre, se fait plus noire et{3} désolée, elle descend, àprésent, au fond de l’ombre, par un grossier escalier de pierres, danslequel nos mules butent à chaque pas. Le négrillon s’arrête... C’estici?... Cette porte derrière laquelle on aperçoit un vestibulemisérable?... Ici, la demeure du noble et ri

...

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