LES MAITRES DE L'AMOUR
Le Doctorat impromptu
Monrose, ou le Libertin de qualité.—Mon Noviciat
Les Aphrodites.—Le Diable au corps, etc.
Comprenant une Œuvre entière, des morceaux ignorés,avec des documents nouveauxet des pièces inédites concernant la vie d'Andrea de Nerciat
INTRODUCTION, ESSAI BIBLIOGRAPHIQUE, ANALYSES ET NOTES
PAR
GUILLAUME APOLLINAIRE
Ouvrage orné d'un portrait d'Andrea de Nerciat hors texte
PARIS
BIBLIOTHÈQUE DES CURIEUX
4, RUE DE FURSTENBERG, 4
MCMXXVII
Droits de reproduction réservéspour tous pays, y compris laSuède, la Norvège et le Danemark.
L'ŒUVRE
DU
CHEVALIER ANDREA DE NERCIAT
Le chevalier Andrea de Nerciat est un personnagepresqu'encore inconnu. Ceux qui ont voulu s'occuperde sa vie ont été arrêtés jusqu'ici par l'absence desdocuments et n'ont fait en somme que reproduire l'articlede Beuchot paru dans la Biographie Michaud.Ni M. Poulet-Malassis, rédacteur de la Notice bio-bibliographiquesignée B.-X. et qui parut en tête de laréédition des Contes nouveaux publiée par cet éditeuren 1867, ni M. Ad. Van Bever dans la notice qu'il aconsacrée à Nerciat dans la deuxième série des ConteursLibertins du XVIIIe siècle (Sansot, 1905), ni Vital-Puissant,auteur et éditeur, à Bruxelles, de la Bibliographieanecdotique et raisonnée de tous les ouvragesd'Andrea de Nerciat, par M. de C…, bibliophile anglais…(1876), n'ont donné de détails nouveaux sur l'existenced'un auteur dont M. Van Bever dit qu'il est «un des plussinguliers, par contre un des moins notoires parmi lesécrivains érotiques du XVIIIe siècle».
Le même auteur déplore le «défaut d'anecdotes pourrappeler sa mémoire» et ajoute que «son bagage insuffisantà exprimer les traits de son caractère, mériteraitd'éveiller la curiosité des historiens».
A défaut d'anecdotes, Eugène Asse publia dans LeLivre dirigé par M. Octave Uzanne un article très courageuxoù il exposait clairement tout ce que l'on connaissaitde la vie du chevalier et faisait ressortir sesmérites d'écrivain. Enfin, M. Jean-Jacques Olivier[1]a donné des indications précieuses relativement à lareprésentation, à Cassel, d'un opéra-comique de Nerciat.
[1] La Cour du Landgrave Frédéric II de Hesse-Cassel,Paris, MCMV.
Il est juste d'ajouter qu'il doit exister, concernant lechevalier, des documents dont je n'ai pas pu trouver detraces; mais sans doute n'ont-ils pas été ignorés de Monseletqui, dans Les galanteries du XVIIIe siècle (Paris,1862) dit: «L'auteur de Félicia est le chevalier deNercyat (sic), de qui nous nous occuperons un jour».Cependant, s'il s'est étendu sur l'œuvre du chevalier,Monselet ne s'est jamais, à ma connaissance, occup