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LA
FABRIQUE DE MARIAGES.


COLLECTION HETZEL.


LA
FABRIQUE DE MARIAGES

PAR

PAUL FÉVAL.

IV

Édition autorisée pour la Belgique et l’Étranger,
interdite pour la France.

LEIPZIG,

ALPH. DURR, LIBRAIRE-ÉDITEUR.

1858


BRUXELLES.—TYP. DE J. VANBUGGENHOUDT,
Rue de Schaerbeek, 12.


5

DEUXIÈME PARTIE.
——
L’HOTEL DE MERSANZ
(SUITE).

XII
— Les papiers du baron. —

—Ma chère belle, poursuivit madame la baronne du Tresnoy, votrepatience va être bientôt récompensée. Nous touchons aux faits.

»Permettez-moi de vous dire que M. du Tresnoy eut encore plus depatience que vous. Sa patience dura des années.

»Peut-être avez-vous ouï déjà ce nom du château de la Savate...

—Ces messieurs en parlent quelquefois, répondit 8 la vicomtesse;n’est-ce pas une salle de pugilat et de lutte?

—C’est un lieu plus singulier encore que son enseigne... Ne vousétonne-t-il pas un peu qu’il y ait un rapport quelconque entre madamela marquise de Sainte-Croix et le château de la Savate?

—Tout m’étonne, chère madame... et rien ne m’étonne, pourrais-jedire... J’écoute et j’attends.

—Êtes-vous toujours résolue à vous attaquer à ce mystère?

—Plus que jamais... Je disais l’autre jour à je ne sais plus qui: Sij’étais homme, je me ferais un duel avec un tueur de profession, tantma vie me pèse... Ceci est un duel... mon adversaire est juste aussiredoutable qu’il me le faut... Avant de m’endormir, ce soir, je mettraimon testament au net... il n’est pas long... c’est un adieu à ceux quim’ont aimée... Continuez, je vous prie.

—Pendant des mois entiers, reprit madame du Tresnoy, on entoura cettemaison de la barrière des Paillassons d’une surveillance active etincessante. Il n’y eut point de résultat.—Dans quelques minutes, vousallez savoir ce qui rompit les chiens et donna le change.

»Un matin,—c’était déjà bien longtemps après 9 l’affaire de la ruedu Cherche-Midi, si longtemps, que l’ardeur de M. du Tresnoy commençaità se ralentir,—le secrétaire de M. le fermier général des jeux seprésenta à la préfecture. Il venait porter plainte contre les maisonsclandestines, faisant aux établissements autorisés une concurrenceruineuse. Il arrivait avec des documents. Il prétendait que ces maisonsse multipliaient dans une proportion véritablement effrayante.

»M. du Tresnoy avait coutume de s’en fier le moins possible au zèlede ses subordonnés. Il reçut dans son cabinet, où nous sommes, lesecrétaire de la ferme des jeux. L’intérêt personnel est toujourssouverainement clairvoyant, et ce serait une police sublime que cellequi serait composée d’égoïsmes embrigadés.

»Les détails fournis par l’employé des

...

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