PAR
HECTOR FRANCE
DEUXIÈME MILLE
PARIS
G. CHARPENTIER ET Cie, ÉDITEURS
11, RUE DE GRENELLE, 11
1888
Tous droits réservés
DU MÊME AUTEUR
Le Roman du curé | 1 vol. |
L’Homme qui tue | 2 vol. |
L’Amour au Pays bleu | 1 vol. |
Le Péché de sœur Cunégonde | 1 vol. |
Marie Queue-de-Vache | 1 vol. |
CHEZ G. CHARPENTIER & CIE : | |
Les Va-nu-pieds de Londres | 1 vol. |
Les Nuits de Londres | 1 vol. |
Sous le burnous | 1 vol. |
L’Armée de John Bull | 1 vol. |
Sous presse : | |
Les Anglais peints par eux-mêmes | 1 vol. |
En préparation : | |
La Fille du Christ | 1 vol. |
12770. — Imprimeries réunies, A, rue Mignon, 2, Paris.
A HENRI DE LA MARTINIÈRE
MON COMPAGNON DE ROUTE A TRAVERS L’ESPAGNE
H. F.
SAC AU DOS
A TRAVERS L’ESPAGNE
« Je ne connais, disait J.-J. Rousseau, qu’une manièrede voyager meilleure que celle de voyager à cheval :voyager à pied. » Je partage l’avis de Jean-Jacques, àcondition toutefois que l’étape ne soit pas trop longue,ni le sac trop lourd. Le plus mince bagage semble augmenterde poids en raison des heures de marche. Jem’en suis vite aperçu, et d’étape en étape j’ai diminuéle mien, si bien qu’il était à peu près réduit à zéroquand j’atteignis Malaga. C’est par là que j’aurais dûcommencer.
Dès Irun, j’entrai en campagne, et secouant l’engourdissementd’une nuit en wagon, je frappai le sol d’unpied léger. Certes, si la meilleure manière de voyagerest celle citée plus haut, la dernière et la plus abominableest bien le chemin de fer pour les gens pas pressés.Parcourir un pays en wagon, c’est se condamner à ne rienvoir, et cependant combien ne parcourent l’étranger quede cette façon et à leur retour racontent leurs impressionset écrivent un livre sur les mœurs et coutumesd’un pays entrevu à travers un nuage de fumée par uneportière de voiture roulant à la vitesse de 60 kilomètresà l’heure.
Dès Irun, on sent l’Espagne. De coquets petits gendarmes,coiffés de minuscules bicornes que borde économiquementune tresse de laine blanche, et épaulettésde macarons blancs, vous en font tout de suite apercevoir.Ils n’ont ni le prestige ni la majesté des nôtres et ressemblentun peu, moins le brillant, aux gar