LA FOIRE AUX VANITÉS

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Henry Esmond, traduit par Léon de Wailly. 2 vol.
Histoire de Pendennis, traduit par Ed. Scheffter. 3 vol.
Le livre des Snobs, traduit par F. Guiffrey. 1 vol.
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Coulommiers.—Typ. Paul BRODARD et Cie.


M. W. THACKERAY

LA FOIRE AUX VANITÉS

ROMAN ANGLAIS

Traduit avec l'autorisation de l'auteur

PAR GEORGES GUIFFREY

TOME SECOND

PARIS

LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie

79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79

1884

LA (p. 001) FOIRE AUX VANITÉS.

CHAPITRE PREMIER.

Sollicitude des parents de miss Crawley pour cette chère demoiselle.

Tandis que l'armée anglaise s'éloigne de la Belgique et se dirige versles frontières de la France pour y livrer de nouveaux combats, nousramènerons notre aimable lecteur vers d'autres personnages qui viventen Angleterre au sein du calme le plus profond et ont aussi leur rôleà jouer dans le cours de notre récit.

La vieille miss Crawley était toujours à Brighton, où elle ne setourmentait pas beaucoup des terribles combats livrés sur lecontinent. Briggs toujours sous l'influence des tendres paroles deRebecca, ne manqua pas de lire à sa chère Mathilde la Gazette, oùl'on parlait avec éloge de la valeur de Rawdon Crawley et de sapromotion au grade de lieutenant-colonel.

«Quel dommage, disait alors sa tante, que ce brave garçon se soitembourbé dans une pareille ornière, c'est malheureusement une sottiseirréparable. Avec son rang et son mérite il aurait trouvé à épouser aumoins la fille d'un marchand de bière qui lui aurait apporté une dotde 250 000 liv. sterling, comme miss Grain d'Orge, par exemple.Peut-être même aurait-il (p. 002) pu songer à une alliance avecquelque famille aristocratique de l'Angleterre. Un jour ou l'autre jelui aurais laissé mon argent à lui ou à ses enfants, car je ne suispas encore fort pressée de partir, entendez-vous, miss Briggs, quoiquevous soyez peut-être plus pressée d'être débarrassée de moi, et ilfaut que tout cela manque; et pourquoi, je vous prie? Parce qu'il luia pris fantaisie d'épouser une mendiante de profession, une danseused'opéra.

—Mon excellente miss Crawley ne laissera donc pas tomber un regard demiséricorde sur ce jeune héros, dont le nom est désormais inscrit surles tablettes de la gloire? reprenait miss Briggs, exaltée par lalecture des prodiges de Waterloo, et toujours disposée à saisirl'occasion de se livrer à ses instincts romanesques. Le capitaine, jeveux dire le colonel, car désormais tel est son grade, le coloneln'a-t-il pas assuré à jamais l'illustration du nom des Crawley?

—Vous êtes une sotte, miss Briggs, répondait la douce Mathilde, lecolonel Crawley a traîné dans la boue le nom de sa famille. Épouser lafille d'un maître de dessin! épouser une demoiselle de compagnie; carelle sort du même sac que vous, miss Briggs; oh! mon Dieu, je n'enfais point de différence; seulement, elle est plus jeune et possèdebeaucoup plus de grâce et d'astuce. Mais, par hasard, seriez-vous lacomplice de cette misérable qui a attiré Rawdon dans ses filets? C'estque vous avez toujours la bouche empâtée de ses louanges. J'y voisclair maintenant, j'y vois clair, vous êtes de complicité avec elle.Mais dans mon testament, vous pourrez bien trouver quelque chose quivous fera déchanter, je vous en avertis. Vite, écrivez à M. Waxy queje désire le voir i

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