L'ILLUSTRATION

Prix du Numéro: 75 cent.

SAMEDI 27 JUIN 1891

49e Année.--Nº 2522




LES SYNDICATS OUVRIERS Le «premier en ville» et le
«second en ville» (président et vice-président des compagnonsboulangers).
(Voir l'article plus bas.)



e garden-party devient un divertissement à la mode. Et c'esttant mieux, car à Paris il y a une quantité de jardins inconnus dont lesgrands arbres et les pelouses semblent avoir la nostalgie des robesclaires et des musiques en plein air. Je ne sais qui a dit, avec quelqueraison apparente:

A Paris les jardins sentent le renfermé!

Ils sont, en effet, enclos dans des cercles de pierres. Mais il en estde très beaux et de très grands dont les bonnes odeurs peuvent monter auciel en toute liberté! Avez-vous jamais regardé, du haut de quelqueplateforme de la tour Eiffel, non pas l'horizon des environs deParis--où tant de petits lacs, de petits étangs, de petits cours d'eau,apparaissent--mais l'intérieur même de Paris, la masse grise desmaisons, l'espèce de plan en relief qu'on a de là-haut sous les yeux,sous les pieds? C'est étonnant, alors, comme on aperçoit parmi ces tasde pierres des touffes fréquentes de verdure. Il y a des arbres un peupartout, des jardins ou des jardinets en nombre considérable.

--Que de jardins! Oh! que de jardins! Je ne l'aurais jamais cru!

C'est l'exclamation que j'ai plus d'une fois entendu pousser par desvisiteurs et surtout, car d'instinct les femmes aiment les fleurs, pardes visiteuses.

Donc, s'il y a tant de jardins à Paris, pourquoi la mode anglaise desgarden-parties ne s'acclimaterait-elle point parmi nous? Le peintreZiem, qui adore Venise, va faire un tableau représentant la réception delady Lytton dans les jardins de l'ambassade d'Angleterre, ce qui prouvequ'il y a, pour les peintres coloristes, de la couleur à Paris autantqu'à Venise.

Ziem pourrait peindre encore la matinée dansante que donne Mme Carnot aupalais de l'Elysée, le dimanche 28 juin, et les beaux arbres du vieuxjardin valent ceux de l'hôtel voisin. C'est exquis, un garden-party àl'Elysée, surtout par un beau temps, quand le soleil, ce grand invité,consent à être de la fête. Il transfigure tout, il illumine tout. Ildonne de l'accent et de la lumière à la musique elle-même.

Où en sommes-nous que, vers la fin juin, nous doutions de la présence dusoleil? En vérité, je commence à croire qu'il n'ont pas tout à faittort, les vieux parents qui nous disent:

--De mon temps, le printemps était plus sûr et l'été était plus beau!

L'almanach nous répondra que nous entrons à peine dans l'été. Nous yentrons, c'est bien certain, par la petite porte. Je crois que lesthéâtres qui ont fermé leur portes ont été bien pressés et que lescafés-concerts en plein air qui ont ouvert leurs barrières ont été fortimprudents. Yvette Guilbert suffirait cependant, à elle seule, à attirertout Paris, le Paris d'été, aux Champs-Elysées, comme la Fête des Fleursl'a attiré, dimanche, boulevard d'Argenson à Neuilly.

Mais le Rêve de M. Bruneau que l'on fête en un banquet, mais la piècenouvelle de M. Ferrier que l'on répète au Théâtre-Français, mais MissHelyett qui continue à amener la foule, pourraient bénéficier de ce quela saison a de douteu

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