LE LIVRE
DU CHEVALIER
DE LA TOUR LANDRY
Pour l’enseignement de ses filles

Publié d’après les manuscrits de Paris et de Londres
PAR
M. ANATOLE DE MONTAIGLON
Ancien élève de l’Ecole des Chartes
Membre résidant de la Société des Antiquaires de France

A PARIS
Chez P. Jannet, Libraire

MDCCCLIV

Paris. — Impr. Guiraudet et Jouaust, 338, rue Saint-Honoré.

PRÉFACE.

Le livre du chevalier de La Tour a joui d’unegrande vogue au moyen âge. Souventtranscrit par les copistes, il obtint debonne heure les honneurs de l’impression.Publié d’abord par le père de la typographie angloise,le célèbre Caxton, qui l’avoit traduit lui-même,il fut, neuf ans après, traduit et imprimé en Allemagne,où il est resté au nombre des livres populaires.Moins heureux en France, le livre du chevalier deLa Tour n’y eut que deux éditions, de la premièremoitié du seizième siècle, connues seulement desrares amateurs assez heureux pour en rencontrerun exemplaire, assez riches pour le payer un prixexorbitant.

En publiant une nouvelle édition de ce livre, nousn’avons pas en vue son utilité pratique. Nous voulonsseulement mettre dans les mains des hommes curieuxdes choses du passé un monument littéraire remarquable,un document précieux pour l’histoire des-vj- mœurs. Il est piquant et instructif, en se rappelantcomme contraste les lettres de Fénelon sur ce sujet,de voir ce qu’étoit au xive siècle un livre sur l’éducationdes filles.

I.
La famille du chevalier de La Tour Landry.

Mais, avant de parler de l’œuvre, il convient deparler de l’auteur, et de rassembler les dates et lesfaits, si petits et si épars qu’ils soient, qui se rapportentà sa biographie, à celle de ses ancêtres et de sesfils : car, si son nom existe encore, l’on verra quesa descendance directe s’est bientôt éteinte, circonstancequi, en nous fixant une limite rapprochée delui, nous obligeoit par là même d’aller jusqu’à elle,pour ne rien laisser en dehors de notre sujet. Cettepartie généalogique sera la première de cette préface ;nous aurons à parler ensuite de l’ouvrage lui-même,des manuscrits que l’on en connoît, et enfindes éditions et des traductions qui en ont été faites :ce seront les objets tout naturels et aussi nécessairesde trois autres divisions.

Pour la première, deux généalogies manuscrites,conservées aux Manuscrits de la Bibliothèque impériale[1],et qui nous ont été communiquées par M. Lacabane ;-vij- le frère Augustin du Paz, dans son Histoiregénéalogique de plusieurs maisons illustres deBretagne, Paris, Nic. Buon, 1621, in-fo ; Jeanle Laboureur, dans son Histoire généalogique de lamaison des Budes, Paris, 1656, in-fo, à la suite de l’histoiredu maréchal de Guébriant ; le Père Anselme ;Dom Lobineau et Dom Morice, dans les preuves deleurs deux Histoires de Bretagne, contiennent desrenseignements précieux ; mais il ne suffiroit

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