J. K. HUYSMANS

Un dilemme

PARIS
TRESSE & STOCK
Librairie-Éditeurs
8, 9, 10, 11, GALERIE DU THÉÂTRE-FRANÇAIS
PALAIS-ROYAL

1887
Tous droits réservés

A LA MÊME LIBRAIRIE:

Il a déjà paru dans cette collection in-32à 2 fr. le volume

  • Henri Beauclair. Le Pantalon de Madame Desnou.
  • Léon Hennique. Pœuf.
  • Henri Beauclair. Ohé! l'artiste.
  • Paul Adam. La Glèbe.

Dijon. Imp. Darantiere.

L'auteur et les éditeurs déclarent réserver leur droitde traduction et de reproduction.

Ce volume a été déposé au Ministère de l'intérieur (sectionde la librairie) en novembre 1887.


DU MÊME AUTEUR:

  • MARTHE
  • LES SŒURS VATARD
  • EN MÉNAGE
  • L'ART MODERNE
  • A REBOURS
  • A VAU-L'EAU
  • CROQUIS PARISIENS
  • EN RADE

En préparation:

  • LÀ-BAS

IL A ÉTÉ TIRÉ À PART

dix exemplaires de cet ouvrage, sur papierde Hollande et dix exemplaires surpapier du Japon, numérotés à la presse.

I

Dans la salle à manger meubléed'un poêle en faïence, de chaisescannées à pieds tors, d'un buffet envieux chêne, fabriqué à Paris, rue duFaubourg Saint-Antoine, et contenant,derrière les vitres de ses panneaux, desréchauds en ruolz, des flûtes à champagne,tout un service de porcelaineblanche, liseré d'or, dont on ne se servaitdu reste jamais; sous une photographiede Monsieur Thiers, mal éclairéepar une suspension qui rabattait la clartésur la nappe, maître Le Ponsart etM. Lambois plièrent leur serviette, sedésignèrent d'un coup d'œil la bonnequi apportait le café et se turent.

Quand cette fille se fut retirée, aprèsavoir ouvert une cave à liqueur enpalissandre, M. Lambois jeta un regarddéfiant du côté de la porte, puis, sansdoute rassuré, prit la parole.

—Voyons, mon cher Le Ponsart,fit-il à son convive, maintenant quenous sommes seuls, causons un peu dece qui nous occupe; vous êtes notaire;au point de vue du droit, quelle est lasituation exacte?

—Celle-ci, répondit le notaire, encoupant avec un canif à manche denacre qu'il tira de sa poche, le boutd'un cigare: votre fils est mort sanspostérité, ni frère, ni sœur, ni descendantsd'eux; le petit avoir qu'il tenaitde feue sa mère doit, aux termes del'article 746 du Code civil, se diviserpar moitié entre les ascendants de laligne paternelle et les ascendants de laligne maternelle; autrement dit, si Julesn'a pas écorné son capital, c'est cinquantemille francs qui reviennent àchacun de nous.

—Bien.—Reste à savoir si, par untestament, le pauvre garçon n'a pas léguéune partie de son bien à certainepersonne.

—C'est un point qu'il est, en effet,nécessaire d'éclaircir.

—Puis, continua M. Lambois, enadmettant que Jules possède encore sescent mille francs, et qu'il soit mort intestat,comment nous débarrasserons-nousde cette créature avec laquelle ils'est mis en ménage? Et cela, ajouta-t-il,après une minute de réflexion, sansqu'il y ait, de sa part, tentative de chantage,ou visite sca

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