Souvenirsdu MarcheurGallot
Collection A.-L. GUYOT, 51, Rue Monsieur-le-Prince, PARIS.
20 Centimes — Algérie, Colonies et Étranger :25 Centimes — (Port en plus)
PREMIÈRE PARTIE
PARIS
Collection A.-L. GUYOT
51, rue Monsieur-le-Prince, 51
TOUS DROITS RÉSERVÉS
Si j'ai eu l'idée de publier mes souvenirsd'un marcheur, c'est parce que dans ma longuecarrière j'ai beaucoup vu et surtout énormémentobservé.
J'avais collectionné de nombreuses notes,quasi quotidiennes. Un beau jour, il me vint àl'idée de relire celles que je n'avais pas égaréeset que j'avais pu conserver au milieu demes nombreuses et incessantes pérégrinations.
En les parcourant, j'y retrouvai des faits curieux,des anecdotes intéressantes et il me parutbon de ne pas les conserver exclusivementpour moi, car je ne suis pas un égoïste. Je merésolus donc à les livrer à la publicité danstoute leur simplicité, sans chercher à les amplifierou à les exagérer en me mettant enfrais d'imagination pour leur donner une tournureromanesque.
D'ailleurs, les faits que je relate dans cevolume ont assez — du moins d'après mon sentiment — d'attraitpar eux-mêmes, sans qu'ilsoit besoin de les augmenter. D'autre part, jecrois qu'ils perdraient beaucoup de leur saveursi, sous le prétexte de les développer, onles dénaturait.
Ils n'auraient plus ainsi leur caractère propre,leur originalité personnelle. Chacun d'eux,ou du moins la plupart, pourrait servir de thèmeà une nouvelle particulière, et quelques-unsmême suffiraient pour fournir le canevasd'un roman.
Mais, ainsi que je l'ai dit précédemment, j'aitenu à les narrer sans emphase, tels que je lesai vus ou qu'ils m'ont été racontés par des témoinsoculaires.
C'est ce qui fait que ce modeste volume contiendrabeaucoup de choses en peu de pageset j'ai l'intime conviction que, alors que le lecteuraura commencé la lecture des premièrespages, il y éprouvera un intérêt suffisammentvif pour la continuer jusqu'au bout et ne s'arrêterqu'au mot : Fin.
Avant de clore ces quelques observationspréliminaires que j'ai jugées nécessaires pourexposer à mes lecteurs dans quel esprit j'aiconçu mon œuvre, je leur dois déclarer qu'ilsn'y trouveront au point de vue littéraire, aucunerecherche, aucun apprêt.
Je n'ai pas la prétention d'être un écrivainde haute envergure. En littérature, je suis unsimpliste. Je ne connais pas les secrets dustyle académique ; par conséquent, je ne recherchepas les grandes périodes à effet. J'écriscomme je parle, c'est-à-dire nettementmais simplement.
Je compte donc non sur mon art d'écrire,mais sur l'intérêt des faits que je rapporte pourdonner aux « Souvenirs du Marcheur Gallot »les qualités qui doivent faire son succès auprèsde ceux qui en feront la lecture. J'ose espérerqu'ils y trouveront même des choses instructivesqui augmenteront la somme de leurs connaissancesantérieurement acquises et qu'ilsseront satisfaits d'en avoir pris connaissance.
Je devais aux lecteurs ces quelques explications.Je ne les étendrai pas davantage et je lestermine en remerciant bien sincèrement toutesles personnes qui voudront bien lire les feuilletsde souvenirs que je livre aujourd'hui auvent de la publicité.
Ces quelques observations préliminaires