TRISTAN BERNARD

Mémoires
d’un
jeune homme rangé

roman

PARIS
ÉDITIONS DE LA REVUE BLANCHE
23, BOULEVARD DES ITALIENS, 23

1899

Tous droits de traduction et reproduction réservés pour tous les pays y comprisla Suède et la Norvège.

DU MÊME AUTEUR :

  • Vous m’en direz tant, nouvelles (avec Pierre Veber).
  • Les Contes de Pantruche et d’ailleurs, nouvelles.
  • Sous toutes réserves, nouvelles.

Théâtre.

  • Les Pieds nickelés.
  • Allez, Messieurs !
  • Le Fardeau de la Liberté.
  • Silvérie ou les Fonds hollandais (avec Alphonse Allais).
  • Le seul Bandit du Village.
  • Je vais m’en aller.
  • Franches Lippées.
  • Le vrai courage.
  • Une aimable Lingère.
  • L’Anglais tel qu’on le parle.

Il a été tiré à part quinze exemplaires de luxe, numérotés à la presse,
savoir :
Trois exemplaires sur japon impérial, de 1 à 3
Douze exemplaires sur hollande, de 4 à 15.

JUSTIFICATION DU TIRAGE :

A
JULES RENARD

Mon cher Renard, c’est moins votre ami qui vousdédie ce livre, que votre lecteur. Je ne suis devenuvotre ami qu’après vous avoir lu, et je n’ai fait votreconnaissance que parce que je voulais vous connaître.J’ai été pour l’Écornifleur ce que j’avais été pour DavidCopperfield, un de ces frères obscurs que les écrivainstels que vous vont toucher à travers le monde. Je croyaisalors que Dickens vous avait fortement impressionné.J’ai su depuis que vous le lisiez peu. Maisvous possédiez comme lui cette lanterne sourde, dontla clarté si pénétrante ne vous aveugle point, et quivous permet de descendre en vous, et d’y retrouversûrement de l’humanité générale et nouvelle. Ainsi vous éclairez,en vous et en nous, ces coins sauvages où noussommes encore nous-mêmes, où les écrivains ne sontpas venus arracher les mauvaises herbes et les plantesvivaces pour y poser leurs jolis pots de fleur.

C’est une grande joie dans votre nombreuse famille,anonyme et dispersée, quand un volume récent, unepage inédite, lui apporte de vos nouvelles et que lecousin Jules Renard nous envoie de son vin naturel,de ses œufs frais, ou quelque volaille bien vivante.C’est une bonne gloire pour vous que ce concert degratitudes qui vous vient vous ne savez d’où. Commecette clientèle naturelle est plus précieuse et plus difficileà conquérir que certaines élites parquées, où ilsuffit pour se faire comprendre, d’employer un dialectespécial dont les mots ont acquis, grâce à des sortesde clés, un sens profond d’avance ! A vos frèresinconnus vous parlez un langage connu, et je vousadmire, cher Jules Renard, de savoir leur transmettrevotre pensée tout entière, par votre style classique,fidèle messager.

T. B.

Mémoires d’un jeune homme rangé

I
DÉPART POUR LE BAL

La jeunesse de Daniel Henry se passa alternativementà mépriser les prescriptions de lamode, et à tenter de

...

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