Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées.L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée.Les numéros des pages blanches n'ont pas été repris.
TYPOGRAPHIE DE CH. LAHURE
Imprimeur du Sénat et de la Cour de Cassation
rue de Vaugirard, 9
VICTOR HUGO
LE RHIN
III
PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie
rue Pierre-Sarrazin, No 14
1858
Droit de traduction réservé
L'auteur définit le chemin de fer.—Particularités du cheminde fer de Mayence à Francfort.—Dévastations sauvages etprogrès hideux du «bon goût.»—L'auteur compare entreelles Cologne, Francfort et Mayence.—La cathédrale deMayence.—Edifice à double abside.—Plan géométral.—Lesclochers.—Portes de bronze.—Fac-simile de l'inscription.Voyage attentif et curieux de l'auteur à travers les tombeauxdes archevêques-électeurs.—Dénombrement.—Détails.—Rapprochements.—Singulièrehistoire de l'astrologueMabusius.—Monsieur Louis Colmar, pendant de monsieurAntoine Berdolet.—Jean et Adolphe de Nassau, pendantsd'Adolphe et Antoine de Schauenbourg.—Il y a quarante-troistombeaux.—Fastrada, femme de Charlemagne.—Son épitaphe.—Fac-simile.—792.—Lebon vieux Suisse qui raconteces histoires.—Ameublements différents des deux absides.—Magnifiquemenuiserie rococo.—Salle capitulaire.—Cloître.—Lebas-relief énigmatique.—Frauenlob.—Lafontaine de la place du Marché.—Inscriptions.—Mayencedu haut de la citadelle.—De quelle façon les femmes sontcurieuses à Mayence.—Adlerstein.—Ce que c'est que lepoint noir qu'on voit là-bas.
Mayence, septembre.
Mayence et Francfort, comme Versailles et Paris, nesont plus aujourd'hui qu'une même ville. Au moyen âge 2il y avait entre les deux cités huit lieues, c'est-à-dire deuxjournées; aujourd'hui cinq quarts d'heure les séparent, ouplutôt les rapprochent. Entre la ville impériale et la villeélectorale, notre civilisation a jeté ce trait d'union qu'onappelle un chemin de fer. Chemin de fer charmant, quicôtoie le Mein par instants, qui traverse une verte, richeet vaste plaine, sans viaducs, sans tunnels, sans déblaisni remblais, avec de simples assemblages de bois sous lesrails; chemin de fer que les pommiers ombragent paternellementainsi qu'un sentier de village; qui est livré,sans fossés ni grilles, de plain-pied, à la bonhomie saturniennedes gamins allemands, et tout le long duquel ilsemble qu'une main invisible vous présente l'un aprèsl'autre les vergers, les jardins et les champs cultivés, lesretirant ensuite en hâte et les enfonçant pêle-mêle au fonddu paysage comme des étoffes dédaignées par l'acheteur.
Francfort et Mayence sont, comme Liége, d'admirablesville