Louis-Frédéric ROUQUETTE
LES ROMANS DE MA VIE ERRANTE
PARIS
J. FERENCZI ET FILS, ÉDITEURS
9, Rue Antoine-Chantin, 9
DU MÊME AUTEUR
CHEZ J. FERENCZI et FILS
(Les Romans de ma vie errante)
I. | Le Grand Silence Blanc (roman vécu d’Alaska)45e mille. — 1 volume | 7 fr. 50 |
II. | Les Oiseaux de Tempête (roman vécu desmers australes) 25e mille. — 1 volume | 7 fr. 50 |
III. | La Bête Errante (roman vécu du GrandNord canadien) 25e mille. — 1 volume | 7 fr. 50 |
IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE
3 | ex. sur | Japon, hors commerce, | marqués de A à C. | |
3 | — | — | numérotés | de 1 à 3. |
5 | — | Hollande Van Gelder | — | de 1 à 5. |
40 | — | Lafuma | — | de 1 à 40. |
L’Édition originale limitée à 400 ex. a été tirée sur papierpur Alfa.
En outre, il a été publié chez A. et G. MORNAY, une éditionillustrée de bois en 2 couleurs de H. BARTHELEMY, dont il aété tiré :
1 ex. unique sur Japon ancien à la forme, avec tous lesoriginaux ayant servi à l’illustration.
25 ex. sur Japon impérial.
50 ex. sur Hollande Van Golder.
904 ex. sur Velin de Rives à la forme.
Copyright 1925, by J. Ferenczi et Fils.
Tous droits de traduction, reproduction, adaptation, représentationréservés pour tous pays y compris la Russie.
A Souky, la Lumière du Jour.
— L’Yport ?
— Là, devant vous, au milieu du fleuve.
Le douanier reprend sa somnolence.
Sous un soleil de feu, le cargo est une bêtelasse. La peinture craquelée fait croire à desécailles.
Les eaux de la Garonne paraissent figées.Dans le hérissement des mâts, pas une flammene bouge.
Je suis debout, sur le quai, mon sac en toilebrune à mes pieds ; sur mon dos, dans sa gainede cuir, mon appareil de prise de vues. Vais-jerester longtemps à jouer les marins attardés ?
— Ohé ! de l’Yport ?
Je compte vingt secondes et grogne :
— Ils roupillent tous dans leur boîte à sardines.Quel bazar !
D’un mouvement d’épaules, je remonte lacourroie, recharge mon sac et fais demi-tour.
Un bar est là, accueillant. Ah ! la bonne bièrerafraîchissante. Je bois, les paupières closes, humantla mousse.
Après un essai inutile de conversation, le garçons’affale sur une chaise, bras ballants,