PAULETTE PAX
du Théâtre Michel de Petrograd

J O U R N A L
d’une
Comédienne Française
sous la
Terreur Bolchevik

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JOURNAL

D’UNE COMÉDIENNE FRANÇAISE

SOUS LA TERREUR BOLCHEVIK

Il a été tiré de cet ouvrage dix exemplaires
sur papier pur fil Lafuma, marqués A à J, non
mis dans le commerce


JUSTIFICATION DU TIRAGE





PAULETTE PAX

DU THÉATRE MICHEL, DE PETROGRAD
———

J O U R N A L

D’UNE

Comédienne Française

Sous la Terreur Bolchevik

1917-1918



PARIS (VIᵉ)
L’ÉDITION
4, RUE DE FURSTENBERG, 4
MCMXIX

{1}

Aux pauvres et aux riches,
aux heureux et aux malheureux.

Ces pages sincères furent écrites au jour le jour, sous l’impression desheures écoulées, heures tragiques pour la plupart.

Je n’ai raconté que ce que j’ai vu. Je l’ai raconté tout simplement,avec mon angoisse, et avec mon cœur.

En pleine tourmente de la révolution bolchevik, avec quelques autres,nous avons fait ce que nous pouvions, ce que nous devions, pour notrecher pays.

Et je suis heureuse de pouvoir parler un peu de ces choses, que l’on n’apas dites.

Paulette Pax.

{2} 

{3} 

UNE COMÉDIENNE FRANÇAISE
SOUS LA TERREUR BOLCHEVIK

PREMIÈRE PARTIE

30 décembre 1916.

A l’issue de la représentation du Roi, au théâtre Michel, le grand-ducDimitri, cousin de l’empereur, fils du grand-duc Paul, a tenu à se faireprésenter les artistes.

Il s’est montré spécialement aimable à mon égard:

«—Quelle jolie robe vous avez, mademoiselle! a-t-il daigné me déclarer.N’est-elle pas faite à la machine?»

Pour l’honneur du commerce français, j’ai répondu, avec une bellerévérence de cour, que la robe était entièrement faite à la main.{4}

Mes camarades sont ravies de la présentation à cette Altesse impérialequi est célèbre à la cour, mais que l’on voit trop rarement auxreprésentations françaises. Nous sommes en pleine saison desgrands-ducs.

Dimitri est regardé avec curiosité et sympathie. Nous admirons toutes sasilhouette élégante, sa distinction. Il est très jeune, mais je suisfrappée de sa pâleur.

Son amabilité est réelle, mais on dirait, à voir ses yeux, que sa penséeest ailleurs. Il s’arrête un long moment encore, pour me parler, commes’il y prenait un particulier plaisir. Il a fait signe aussi à RenéeBaltha, qui vient de jouer avec moi, et, brusquement, le grand-duc nous

...

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