—ROMAN ESPAGNOL—
(1898)
I | Comment un mot écrit sur une coquille d’œuf tint lieu de deux billets tour à tour. |
II | Où le lecteur apprend les diminutifs de «Concepcion», prénom espagnol. |
III | Comment, et pour quelles raisons, André ne se rendit pas au rendez-vous de Concha Perez. |
IV | Apparition d’une petite moricaude dans un paysage polaire. |
V | Où la même personne reparaît dans un décor plus connu. |
VI | Où Conchita se manifeste, se réserve et disparaît. |
VII | Qui se termine en cul-de-lampe par une chevelure noire. |
VIII | Où le lecteur commence à comprendre qui est le pantin de cette histoire. |
IX | Où Concha Perez subit sa troisième métamorphose. |
X | Où Mateo se trouve assister à un spectacle inattendu. |
XI | Comment tout paraît s’expliquer. |
XII | Scène derrière une grille fermée. |
XIII | Comment Mateo reçut une visite, et ce qui s’ensuivit. |
XIV | Où Concha change de vie, mais non de caractère. |
XV | Qui est l’épilogue et aussi la moralité de cette histoire. |
* | Notes |
À
André Lebey
Son ami
P. L.
Siempre me va V. diciendo
Que se muere V. por mi:
Muérase V. y lo veremos
Y despues diré que si.
Comment un mot écrit sur une coquille d’œuf tint lieu de deux billetstour à tour.
Le carnaval d’Espagne ne se termine pas, comme le nôtre, à huit heuresdu matin le mercredi des Cendres. Sur la gaieté merveilleuse de Séville,le memento quia pulvis es ne répand que pour quatre jours son odeur desépulture: et le premier dimanche de carême, tout le carnavalressuscite.
C’est le Domingo de Piñatas, le dimanche des Marmites, la Grande Fête.Toute la ville populaire a changé de costume et l’on voit courir par lesrues des loques rouges, bleues, vertes, jaunes ou roses qui ont été desmoustiquaires, des rideaux ou des jupons de femmes et qui flottent ausoleil sur les petits corps bruns d’une marmaille hurlante etmulticolore. Les enfants se groupent de toutes parts en bataillonstumultueux qui brandissent une chiffe au bout d’un bâton et conquièrentà grands cris les