VICTOR HUGO
1833
I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X, XI, XII, XIII, XIV, XV, XVI, XVII, XVIII, XIX, XX
XXI, XXII, XXIII, XXIV, XXV, XXVI, XXVII, XXVIII, XXIX, XXX, XXXI, XXXII, XXXIII, XXXIV, XXXV, XXXVI, XXXVII, XXXVIII, XXXIX, XL, XLI, XLII, XLIII, XLIV, XLV, XLVI, XLVII, XLVIII, XLIX, L, LI, CONCLUSION.
Han d’Islande est un livre de jeune homme, et de très jeune homme.
On sent en le lisant que l’enfant de dix-huit ans qui écrivait Hand’Islande dans un accès de fièvre en 1821 n’avait encore aucuneexpérience des choses, aucune expérience des hommes, aucune expériencedes idées, et qu’il cherchait à deviner tout cela.
Dans toute œuvre de la pensée, drame, poëme ou roman, il entre troisingrédients: ce que l’auteur a senti, ce que l’auteur a observé, ceque l’auteur a deviné.
Dans le roman en particulier, pour qu’il soit bon, il faut qu’il y aitbeaucoup de choses senties, beaucoup de choses observées, et que leschoses devinées dérivent logiquement et simplement et sans solution decontinuité des choses observées et des choses senties.
En appliquant cette loi à Han d’Islande, on fera saillir aisément cequi constitue avant tout le défaut de ce livre.
Il n’y a dans Han d’Islande qu’une chose sentie, l’amour du jeunehomme; qu’une chose observée, l’amour de la jeune