Au lecteur: Une table des gravures et la note de transcription sont en fin de livre.

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GERFAUT


CHARLES DE BERNARD

GERFAUT


Dix illustrations de Adolphe Weisz

Gravées à l’eau-forte par H. Manesse

Décoration page titre.

COLLECTION CALMANN LÉVY

MAISON QUANTIN
COMPAGNIE GÉNÉRALE D’IMPRESSION ET D’ÉDITION
7, RUE SAINT-BENOIT, PARIS

M DCCC LXXXIX


[Pg 1]

Décoration tête de page.

GERFAUT


I

Lettre D illustrée

DANS les premiers jours du moisde septembre 1832, un jeunehomme, âgé d’environ trenteans, remontait, d’un pas rapideet d’un air pensif, un des vallonsqui s’ouvrent dans la Lorrainedepuis la chaîne des Vosges.Une petite rivière qui, après uncours de quelques lieues, s’allait jeter dans la Moselle,arrosait ce bassin agreste resserré par deux lignes parallèlesde montagnes. Au midi, les coteaux s’élargissaient enperdant de leur élévation et venaient se fondre avec laplaine. De riches chènevières disputaient les bords de l’eauà des prairies, dont la verdure épaisse attestait la fertilité.Plus haut, le long de plateaux disposés en amphithéâtre,de grand carrés de champs dépouillés de leurs moissons[Pg 2]empiétaient, çà et là, sur les forêts primitives; en d’autresendroits, les chênes et les ormes séculaires avaient étédétrônés par des plantations de cerisiers, dont les files symétriquespromettaient d’abondantes récoltes de kirschen. Partoutse retrouvait cette lutte de l’industrie contre la nature,dont la physionomie est surtout prononcée dans les paysmontagneux. Mais, si l’on pénétrait plus avant, la scène changeaitet l’influence du sol reprenait peu à peu le dessus.A mesure que les coteaux se rapprochaient, en étreignantle vallon d’une ceinture plus âpre, les défrichements cédaientaux résistances d’un terrain sauvage. Un peu plus loin, ilsfinissaient par disparaître. Du pied des escarpements quibordaient d’un ruban de granit le plateau supérieur desmontagnes, les forêts se roulaient victorieuses jusqu’au bordde la rivière. Tantôt c’étaient des plaques de futaie, semblablesà de solides bataillons d’infanterie; tantôt des arbresisolés paraissaient semés au hasard sur les pentes de gazon,ou gravissaient jusqu’au faîte des roches les plus ardues,comme une troupe de hardis tirailleurs. Parallèlement aucours de l’eau se prolongeait un petit chemin peu fréquenté,si l’on en croyait la rareté des sillons; grimpant avec lescoteaux, se précipitant sur leur déc

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