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COLLECTION
COMPLETE
DES ŒUVRES
DE
L’ABBÉ DE MABLY.


TOME SECOND,

Contenant les Observations sur l’histoire de France.

A PARIS,

De l’imprimerie de Ch. Desbriere, rue et place
Croix, chaussée du Montblanc, ci-devant d’Antin.


L’an III de la République,
(1794 à 1795.)


OBSERVATIONS
SUR

L’HISTOIRE DE FRANCE.


SUITE DU LIVRE IIIme.


CHAPITRE III.

Devoirs respectifs des suzerains et des vassaux.—Dela jurisprudence établie dans les justicesféodales.—Son insuffisance à maintenir unerègle fixe et uniforme.

A la manière dont les suzerains étoient parvenusà faire reconnoître leurs droits, il ne devoity avoir aucune uniformité dans les devoirsauxquels les vassaux se soumirent. Les uns nefaisoient point difficulté de servir à la guerrependant 60 jours, et les autres vouloient queleur service fut borné à 40, tandis que d’autresles restreignoient à 24 jours et même à15. Ceux-ci exigeoient une espèce de solde, etceux-là prétendoient qu’il leur étoit permis dese racheter de leur service, en payant quelque2légère subvention. Tantôt on ne vouloit marcherque jusqu’à une certaine distance, ouquand le suzerain commandoit en personne sesforces. Plusieurs vassaux ne devoient que leservice de leur personne, d’autres étoient obligésde se faire suivre de quelques cavaliers,mais on ne convenoit presque jamais de leurnombre, et en général les vassaux les plus puissansdevoient proportionnellement leur contingentle moins considérable.

Il n’y avoit aucun seigneur, à l’exception deceux qui possédoient les arrière-fiefs de la dernièreclasse, dont aucune terre ne relevoit,qui ne fût à la fois vassal et suzerain. Les Capétienseux-mêmes, dont la royauté étoit uneseigneurie allodiale, ou un alleu qui ne relevoitque de Dieu et de leur épée, occupoientdifférens fiefs dans les seigneuries mêmes deleurs vassaux; ils en rendoient hommage, etétoient obligés d’en acquitter les charges. Ilarriva même souvent qu’on fit pour la possessiond’un fief le serment de fidélité à la mêmepersonne de qui on l’avoit reçu pour une autreterre. De ces coutumes, propres à établir unecertaine égalité entre les suzerains et les vassaux,il se forma une jurisprudence beaucoupplus raisonnable qu’on n’auroit dû l’attendre3...

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