ŒUVRES COMPLÈTES
DE
H. DE BALZAC
LA
COMÉDIE HUMAINE
DIXIÈME VOLUME
PREMIÈRE PARTIE
ÉTUDES DE MŒURS
TROISIÈME LIVRE
PARIS.—IMPRIMERIE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2
TOME II.
LE COLONEL CHABERT—FACINO CANE—LA MESSE DE L’ATHÉE
SARRASINE—L’INTERDICTION
GRANDEUR ET DÉCADENCE DE CÉSAR BIROTTEAU
PARIS
VE ADRE HOUSSIAUX, ÉDITEUR
HÉBERT ET CIE, SUCCESSEURS
7, RUE PERRONET, 7.
1877
TROISIÈME LIVRE,
SCÈNES DE LA VIE PARISIENNE.
A MADAME LA COMTESSE IDA DE BOCARMÉ,
NÉE DU CHASTELER.
—Allons! encore notre vieux carrick!
Cette exclamation échappait à un clerc appartenant au genre deceux qu’on appelle dans les Études des saute-ruisseaux, et quimordait en ce moment de fort bon appétit dans un morceau de pain;il arracha un peu de mie pour faire une boulette qu’il lança railleusementpar le vasistas d’une fenêtre sur laquelle il s’appuyait. Biendirigée, la boulette rebondit presque à la hauteur de la croisée,après avoir frappé le chapeau d’un inconnu qui traversait la courd’une maison située rue Vivienne, où demeurait maître Derville,avoué.
—Allons, Simonnin, ne faites donc pas de sottises aux gens, ouje vous mets à la porte. Quelque pauvre que soit un client, c’esttoujours un homme, que diable! dit le premier clerc en interrompantl’addition d’un mémoire de frais.
Le saute-ruisseau est généralement, comme était Simonnin, ungarçon de treize à quatorze ans, qui dans toutes les Études se trouve