CORBEIL.—IMPRIMERIE CRÉTÉ.
A TRAVERS
L’EXPOSITION
PROMENADES DE DEUX ENFANTS
AU CHAMP-DE-MARS ET A L’ESPLANADE DES INVALIDES
PAR
E. LAMARQUE
ILLUSTRATIONS EN COULEURS D’APRÈS LES AQUARELLES
DE
ADRIEN MARIE
PARIS
LIBRAIRIE DE THÉODORE LEFÈVRE ET Cie
ÉMILE GUÉRIN, ÉDITEUR
2, RUE DES POITEVINS
A TRAVERS L’EXPOSITION
L’Exposition!... avec quelle impatience Jacques et Madeleine l’attendaient! On disait qu’il y aurait des merveilles; aussi ils y pensaient le jour et en rêvaient la nuit. Les parties de ballon ou de cerceau dans les allées ombreuses du jardin, c’était bien amusant; mais l’Exposition!...
Enfin, la voilà ouverte! Les deux enfants ne laissent plus à maman une heure de repos. Les visites obligatoires, on les fera plus tard; les lettres à écrire, elles peuvent attendre; les travaux urgents, la bonne s’en chargera.
Et comme maman est, comme toutes les mamans, une maman gâteau, elle est facilement convaincue, et... en route pour l’Exposition!
De voitures, point; d’omnibus, moins encore. Reste le chemin de fer. Maman fait queue pendant un quart d’heure au guichet de la gare. Enfin, on lui donne ses billets. Elle entraîne Jacques et Madeleine à travers la salle d’attente, arrive sur le quai, cherche trois places, et ne les trouve qu’à grand’peine.
Bientôt la locomotive siffle; le train part. Il va vite, cependant il semble aux deux enfants qu’ils n’arriveront jamais. Dans le ciel bleu se dessine la tour Eiffel.
«Maman, demande Jacques, nous monterons tout en haut, n’est-ce pas?
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—Oh! non, objecte Madeleine; nous aurions peut-être le vertige.»
M. Jacques hausse légèrement les épaules, ce qui est plus significatif que poli. «Nous verrons,» dit maman.
Le train s’arrête enfin au Champ-de-Mars. Il n’y a qu’à traverser une avenue pour être à l’une des portes de l’Exposition. Maman donne trois tickets... On entre...
Jacques et Madeleine examinent autour d’eux les pavillons, les pelouses, les boutiques. Tout est magnifique et ils ne savent sur quoi arrêter leurs regards. Ils sont éblouis; ils vont la bouche ouverte. Ils regrettent de n’avoir pas une douzaine d’yeux. Et, tou