Note: Seules les erreurs clairement introduites par le typographeont été corrigées.

Page 157: "La flotte russe" a été remplacé par "la flotte turque" dans"Remorqué par l'Anglais, le bas coquin Orloff, l'étrangleur de PierreIII, détruit la flotte russe à Tschesmé (juillet 1770)."

HISTOIREDE FRANCE

PAR

J. MICHELET

NOUVELLE ÉDITION, REVUE ET AUGMENTÉE

TOME DIX-NEUVIÈME

PARIS
LIBRAIRIE INTERNATIONALE
A. LACROIX & Cie, ÉDITEURS
13, rue du Faubourg-Montmartre, 13

1876
Tous droits de traduction et de reproduction réservés.

HISTOIREDE FRANCE

(p. i) PRÉFACE

L'Histoire de France est terminée.

J'y mis la vie.—Je ne regrette rien.

Commencée dès 1830, elle s'achève enfin (1867).

Il est rare que cette courte vie humaine suffise à de pareils labeurs.L'un des grands travailleurs du siècle, M. de Sismondi, eut le chagrinde ne point achever. Plus heureux, j'ai vécu assez pour mener cettehistoire jusqu'en 89, jusqu'en 95, traverser ces longs âges, enfinjoindre à cette épopée le drame souverain qui l'explique.

Tout mon enseignement et mes travaux divers convergèrent vers ce but.Je déclinai ce qui s'en écartait, le monde et la fortune, lesfonctions publiques, estimant que l'histoire est la première detoutes.

(p. ii) Mes livres secondaires, qu'on croyait des excursions, ont étéles études, les constructions préalables, parfois même des partiesessentielles du grand édifice.

Je ne réclame rien pour le travail pénible que j'eus d'explorer lepremier, à chaque âge, les sources alors peu connues (manuscrits ouimprimés rares). J'ai été trop heureux de les signaler à l'attention.Chacun de mes volumes, attaqué, discuté, n'en fut pas moins l'occasiond'éditer les nouveaux documents que j'avais exploités. Beaucoup sontmaintenant publiés, dans les mains de tous.

Le principe moderne, tel que je l'exposai (1846) en tête de maRévolution, trouve au présent volume, en Louis XV et Louis XVI, saconfirmation décisive. La clarté saisissante des documents nouveaux,comme une blanche lumière électrique, perce de part en part le troubleclair-obscur où s'affaissa la monarchie.

Nos pères, par une seconde vue, aperçurent en 92 qu'un complot fortancien de l'étranger contre la France se tramait en Europe et dansVersailles même. Les preuves étaient insuffisantes et ils ne pouvaientqu'affirmer.

Dans ma Révolution, j'en pus dire davantage (sur le procès de LouisXVI). Les royalistes eux-mêmes, (p. iii) leurs aveux triomphants,éclaircissaient au moins 92.

Mais jusqu'où remontaient l'intrigue et les machinations? Récemment,dans mon Louis XV (ch. xi, p. 179), réunissant des documentsirrécusables, j'établis que nos pères n'avaient eu qu'une vuepartielle et incomplète en ce qu'ils appelaient le Complot autrichien.Je remontai plus haut. Je donnai un fil sûr pour l'histoire decinquante années: la Conspiration de famille. Je montrai que,non-seulement par Marie-Antoinette, Choiseul et les traités de 1756,mais bien avant, et dès Fleury, l'étranger régna à Versailles,—bienplus, que le Roi fut constamment l'étranger[1].

C'est là le grand courant de l'histoire et le fil général. Ceux quivoulaient durer et garder le pouvoir, comme Fleury, Choiseul, savaientparfaitement qu'il

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