LES
GRANDES CHRONIQUES
DE FRANCE,

SELON QUE ELLES SONT CONSERVÉES
EN L'ÉGLISE DE SAINT-DENIS
EN FRANCE.

PUBLIÉES PAR M. PAULIN PARIS,
De l'Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres.

TOME SIXIÈME.

PARIS.
TECHENER, LIBRAIRE,
12, PLACE DU LOUVRE.

1838.

PARIS. — IMPRIMERIE DE BÉTHUNE ET PLON,
36, rue de Vaugirard.

CY COMENCENT LES FAIS DUBON ROY JEHAN.

I.

Du couronnement du roy Jehan, des chevaliers qu'il fist et dela mort monseigneur Raoul conte d'Eu et de Guynes, lorsConnestable de France.

ANNÉE 1350

[1]Après le trespassement du roy Phelippe de Vallois régnapour luy Jehan, son ainsné fils ; et fu couronné en l'églisede Rains, le dimenche vint-sixiesme jour de septembre,l'an de grace mil trois cent cinquante. Et aussi à celluy jourfu couronnée la royne Jehanne, femme dudit roy Jehan. Etaprès ce couronnement, fist le roy pluseurs chevaliers nouveaux,c'est assavoir : Charles, son ainsné fils, dauphin deVienne ; Loys, son secont fils ; le conte d'Alençon[2] ; le conted'Estampes ; monseigneur Jehan d'Artois ; monseigneurPhelippe, duc d'Orléans, frère dudit roy Jehan ; monseigneurd'Artois ; le duc de Bourgoigne, fils de la devantdite royne Jehanne de son premier mari, c'est assavoirde monseigneur Phelippe de Bourgoigne ; le conte deDampmartin et pluseurs autres.

[1] A partir d'ici jusque vers 1356, les anciennes éditions de Froissartne font guère que reproduire le texte de nos chroniques. C'est l'undes endroits sinon les plus agréables du moins les plus véridiques dece fameux historien. M. Buchon, dans ses éditions, a remplacé cette lacunepar un texte dont la plus grande partie semble effectivement plusconforme au style de Froissart.

[2] Le conte d'Alençon. Charles IIIe du nom, et non pas Louis, fils duroi, comme le dit Villaret. — Le conte d'Estampes. Louis d'Evreux, tigedes comtes d'Eu. — Monseigneur Jehan d'Artois, surnommé Sans Terre,fils du fameux Robert. Le conte de Dampmartin, Charles.

Les choses ainsi faites, le roy se parti de la dite ville deRains le lundi au soir, et s'en retourna à Paris par Laon,par Soissons et par Senlis. Et entrèrent lesdis roy etroyne à Paris à très belle feste, le dimenche dix-septiesmejour du mois d'octobre ensuivant, après vespres, et durala feste toute la sepmaine. Et puis demoura le roy à Paris,à Neelle[3] et au palais, jusques à la saint Martin d'yver ensuivant,et fist l'ordenance de son parlement[4]. Et quant leroy entra en Paris, au retour de son joyeux avènement, laville de Paris et grant pont[5] estoient encourtinés de diversdraps ; et toutes manières de gens de mestier estoient vestuschascun mestier d'unes robes pareilles ; et les bourgois de ladite ville d'unes autres robes pareilles[

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