IVANHOE



IVANHOE

OU

LE RETOUR DU CROISÉ

Par Walter Scott.

TRADUCTION NOUVELLE

PAR M. ALBERT-MONTÉMONT.

Toujours de son départ il faisait les apprêts,
Prenait congé sans cesse, et ne partait jamais.
(Trad. de Prior.)





TOME PREMIER.




PARIS.
RIGNOUX, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, ÉDITEUR,
RUE DES FRANCS-BOURGEOIS S. MICHEL, N° 8.

1829.




DISCOURS PRÉLIMINAIRE

EN FORME

D'ÉPITRE DÉDICATOIRE

ADRESSÉE

AU DOCTEUR DRYASDUST,

MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES,
DEMEURANT A CASTLE-GATE, YORK.


Mon estimable et cher Monsieur,

Il est presque inutile de mentionner les différens motifs qui medécident à inscrire votre nom en tête de l'oeuvre qu'on va lire.Cependant les imperfections de mon travail pourraient réfuter leprincipal de ces motifs. Si j'avais espéré le rendre digne de votrepatronage, le public aurait vu dès ce moment qu'un ouvrage destiné àfaire connaître les antiquités de l'Angleterre sous nos ancêtres saxons,ne pouvait être mieux dédié qu'à l'auteur illustre des Essais sur lacoupe du roi Ulphus et sur les terres par lui concédées au patrimoine desaint Pierre. Je crains malheureusement que le cadre futile, incompletet vulgaire, dont j'ai enveloppé le résultat de mes recherches, n'attireà mon ouvrage une exclusion auprès de cette classe orgueilleuse qui apris pour devise detur digniori. D'un autre côté, je redoute aussid'être accusé de présomption en plaçant le nom du docteur JonesDryasdust à la tête d'une publication que les graves antiquairesrelégueront peut-être parmi les inutiles romans et contes du jour. J'aià coeur de me justifier à l'avance d'une telle accusation; car, bien queje dusse me reposer sur votre amitié du soin de mon apologie à vospropres yeux, je ne voudrais pas cependant, à ceux du public, demeurerconvaincu d'un crime aussi grave que celui dont j'appréhende le faix paranticipation.

Je dois donc vous rappeler que, lors de l'entretien que nous eûmesensemble pour la première fois sur cette nature de productions, dans unedesquelles les affaires privées de notre sage et docte ami d'Écosse, M.Oldbuck de Monkbarns1, ont été si inconsidérément publiées, il s'élevaentre nous une discussion sur la cause de la vogue dont jouissent dansce siècle frivole ces livres qui, nonobstant leur mérite intrinsèque,doivent être regardés comme écrits à la hâte et en violation de toutesles règles de l'épopée. Il vous parut alors que le charme venaitentièrement de l'art avec lequel l'auteur, comme un autre Macpherson2,avait mis à profit les trésors épars de l'antiquité, suppléant à saparesse ou à son indigence d'invention par les incidens qui avaientmarqué dans l'histoire nationale à une époque peu éloignée, etintroduisant des personnages réels, sans même avoir eu soin de changerles noms. Il n'y a pas soixante-dix ans, me fîtes-vous observer, quetout le nord de l'Écosse vivait sous un gouvernement aussi simple etaussi patriarcal que ceux de nos bons alliés les Mohawks et lesIroquois3...

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