DU MÊME AUTEUR | |
L’HERBE D’AVRIL, poésies | épuisé |
DE GOUPIL A MARGOT, HISTOIRES DE BÊTES. Prix Goncourt 1910 | 1 vol. |
LA REVANCHE DU CORBEAU (nouvelles histoires de bêtes) | 1 vol. |
A paraître: | |
LE ROMAN DE MIRAUT, chien de chasse. | |
LA GRANDE ÉQUIPÉE DE MITIS, roman d’un matou. | |
LE JOURNAL DES DOUZE LUNES DE LA FORÊT. | |
LES RUSTIQUES, nouvelles villageoises. |
LOUIS PERGAUD
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La
Guerre des Boutons
ROMAN DE MA DOUZIÈME ANNÉE
Cy n’entrez pas, hypocrites, bigotz,
Vieulx matagots, marmiteux borsouflez....
FRANÇOIS RABELAIS
PARIS
MERCVRE DE FRANCE
XXVI, RVE DE CONDÉ, XXVI
MCMXII
IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE:
Dix-neuf exemplaires sur Hollande Van Gelder numérotés
A MON AMI
EDMOND ROCHER
Tel qui s’esjouit à lire Rabelais, ce grand et vrai génie français,accueillera, je crois, avec plaisir, ce livre qui, malgré son titre, nes’adresse ni aux petits enfants, ni aux jeunes pucelles.
Foin des pudeurs (toutes verbales) d’un temps châtré qui, sous leurhypocrite manteau, ne fleurent trop souvent que la névrose et lepoison! Et foin aussi des purs latins: je suis un Celte.
C’est pourquoi j’ai voulu faire un livre sain, qui fût à la foisgaulois, épique et rabelaisien; un livre où coulât la sève, la vie,l’enthousiasme; et ce rire, ce grand rire joyeux qui devait secouer lestripes de nos pères: beuveurs très illustres ou goutteux très précieux.
Aussi n’ai-je point craint l’expression crue, à condition qu’elle fûtsavoureuse, ni le geste leste pourvu qu’il fût épique.
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J’ai voulu restituer un instant de ma vie d’enfant, de notre vieenthousiaste et brutale de vigoureux sauvageons dans ce qu’elle eut defranc et d’héroïque, c’est-à-dire libérée des hypocrisies de la familleet de l’école.
On conçoit qu’il eût été impossible, pour un tel sujet, de s’en tenirau seul vocabulaire de Racine.
Le souci de la sincérité serait mon prétexte, si je voulais me fairepardonner les mots hardis et les expressions violemment colorées de meshéro