SCHILLER
TRADUCTION FRANÇAISE
PAR AD. REGNIER
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
1881
COULOMMIERS.—IMPRIMERIE PAUL BRODARD
Table des matières
Schiller naquit en 1759, à Marbach, en Würtemberg, et mourut le 9 mai1805 à Weimar. Parmi ses biographies, celle de Scherr, Schiller undseine Zeit, est une des meilleures[1]. Quelle différence, entre sa vieet celle de Gœthe, son émule et son ami! Mais toutes lesdifficultés accumulées devant lui, loin d'arrêter son génie, en hâtèrentl'essor. Le duc de Würtemberg eut beau le forcer à se faire chirurgienmilitaire; il eut beau lui défendre de s'occuper de philosophie et depoésie: Schiller persévéra. «Chassez le naturel, il revient au galop.»
Le jeune poëte s'enfuit de son pays pour échapper à son tyranniqueprotecteur. Déjà il s'était fait mettre aux arrêts pour être alléassister à Mannheim à la représentation de ses Brigands (1781). Sesautres tragédies sont la Conjuration de Fiesque, Intrigue et Amour,[p. vi] Don Carlos, la Trilogie de Wallenstein, Marie Stuart, laPucelle d'Orléans, et son chef-d'œuvre Guillaume Tell. Sapremière pièce fit une sensation prodigieuse en Allemagne; plus d'unjeune homme, voulant en imiter le héros, Charles Moor, déclara comme luila guerre à la société existante et alla vivre dans les forêts. Maisplus se calmait en Schiller le feu de la jeunesse, plus son goût et songénie s'épurèrent. Ne pouvant analyser ici ses œuvres dramatiques,nous renverrons nos élèves à l'Allemagne de Mme de Stael[2], aux traductions en versfrançais de M. Braun, et à la thèse que notre regrettable ami, M.Blanchet[3], ancien élève de l'École normale, professeur de rhétoriqueau lycée de Strasbourg, a soutenue, en 1855, devant la Faculté deslettres de Paris: il y a développé cette pensée de M. S