AVEC
PRÉFACES, AVERTISSEMENTS,
NOTES, ETC.
PAR M. BEUCHOT.
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TOME XIX.
SIÈCLE DE LOUIS XIV.—TOME I.
A PARIS,
CHEZ LEFÈVRE, LIBRAIRE,
RUE DE L’ÉPERON, Nº 6.
FIRMIN DIDOT FRÈRES, RUE JACOB, Nº 24.
WERDET ET LEQUIEN FILS,
RUE DU BATTOIR, Nº 20.
M DCCC XXX.
TABLE DES MATIÈRES DU PREMIER VOLUME
DU SIÈCLE DE LOUIS XIV.
Voltaire pensait, dès 1732, à donner l’histoire du Sièclede Louis XIV[1]. Ce ne fut toutefois qu’à la fin de 1739qu’il publia un Essai sur le Siècle de Louis XIV. Ce morceau,composé de ce qui forme aujourd’hui à-peu-prèsles deux premiers chapitres de l’ouvrage, fait partie d’unRecueil de pièces fugitives en prose et en vers, par M. deV***, 1740, in-8º. Mais, malgré la date qu’il porte, cevolume avait paru à la fin de 1739, puisqu’un arrêt duconseil, du 4 décembre 1739, en ordonne la suppression.Parmi les variantes que présente l’Essai, j’ai conservéet mis en note (pages 267 et 268) deux passagesqui m’ont semblé dignes de remarque. Je dirai, à cetteoccasion, que je n’ai pas trouvé dans l’édition de l’Essaiautant de fautes que le croyait l’auteur[2].
Ce ne fut que dix à douze ans après que Voltaire publiaenfin tout l’ouvrage. On fixe communément à l’année1752 la publication du Siècle de Louis XIV. CependantVoltaire lui-même, dans le XIIIᵉ de ses Fragmentssur l’histoire générale (voyez tome XLVII), dit que sonlivre, composé en 1745, fut imprimé en 1750. Mais celaest contredit par une lettre à madame Denis, du 20 février{iv}1751: Voltaire écrit qu’il s’amuse à finir le Siècle deLouis XIV. L’édition était commencée six mois après[3],et dut être achevée la même année. Il existe une éditionen deux volumes petit in-12, sous le millésime de 1751.Elle a pour titre: Le Siècle de Louis XIV, publié parM. de Francheville, conseiller aulique de sa majesté, etmembre de l’académie royale des sciences et belles-lettresde Prusse.
On conçoit que Voltaire, à la cour de Berlin, comblé«de bontés à tourner la tête[4],» occupé, non seulementde la composition de ses ouvrages, mais encore de lacorrection de ceux du roi[5], ait eu recours à quelqu’unpour les soins qu’exigeait l’impression de son livre. Lenom de Francheville, mis sur le titre de la premièreédition du Siècle, et conservé dans plusieurs des éditionssuivantes, a fait dire à quelques personnes que cet ouvragen’était pas de Voltaire, mais d’un Prussien